Précarité exacerbée, détresse psychologique, isolement… le COVID-19 ruine la vie des étudiants. À Clermont-Ferrand, plusieurs associations viennent à leur secours et tentent de relever une catégorie durement touchée par le confinement.

L’UNEF et l’UNI sur le front

C’est la mission centrale des organisations étudiantes. Dans le Puy-de-Dôme, l’UNEF (Union Nationale des Étudiants de France) et l’UNI (Union Nationale Inter-universitaire) agissent sur le terrain. Preuve de cet engagement, l’UNI organisait le 3 décembre une distribution alimentaire au pôle universitaire de la Rotonde à Clermont-Ferrand (photo). 110 paniers alimentaires, comprenant des produits de première nécessité et d’hygiène, ont été donnés par deux supermarchés de Gannat et Chamalières à l’association de la « droite étudiante ». L’initiative a été soutenue par la région Auvergne-Rhône-Alpes, avec le don intégral des 110 sacs contenant les paniers. « Le fait d’être soutenu par la région et les supermarchés nous rend fier. On se dit qu’on peut agir pour les étudiants en général, et plus particulièrement pour ceux en difficulté financière » lâche Antoine Chabrillat, trésorier de l’UNI. Ilham et Laura, deux étudiantes en économie et gestion, sortent du pôle avec un sac chacune. Le motif financier les a conduit à la distribution alimentaire, dans une période où elles « trouvent le temps long, sans trop de lien social ».

Un constat exacerbé par la crise sanitaire qui ne refroidit pas la section Puy-de-Dôme de l’UNEF. Sa présidente, Mayke Fustier s’attache à intensifier la valeur reine de l’organisation : l’information. « Notre rôle, et encore plus dans cette période difficile, c’est de parler avec les étudiants, les informer des droits qu’ils ont et faire entendre leur voix auprès du conseil d’administration de l’UCA (Université Clermont Auvergne) ». Le COVID-19 a chamboulé le programme de l’UNEF pour l’année 2020. D’habitude si présente dans la rue et dans les manifestations, l’association étudiante a du misé davantage sur les réseaux sociaux. Le but, palier au mieux à l’isolement des étudiants concernés. Présente au conseil central du CROUS et à la CFVU (Commission de la Formation et de la Vie Universitaire), l’UNEF alarme sur le nombre insuffisant de personnels au SSU (Service de Santé Universitaire). Mayke Fustier fait état de plus de 100 étudiants en liste d’attente pour consulter un psychologue du service. « Le deuxième confinement aggrave la détresse des étudiants. Certains font face à plus d’incertitudes, plus d’isolement et donc présentent plus de risques d’être affecté sur le plan psychologique ». Selon la présidente de l’organisation, des embauches de psychologues au SSU sont prioritaires et nécessaires pour aider cette catégorie.

Le numérique, priorité du Secours Populaire du Puy-de-Dôme

La pandémie mondiale a aussi mis la lumière sur un problème majeur, la fracture numérique. Dans les chambres de 9m2 du CROUS ou dans leurs familles, tous n’ont pas accès à un ordinateur et une connexion Internet. Deux éléments aujourd’hui presque vitaux pour effectuer les travaux universitaires « en distanciel » et assister aux « cours en ligne ». Face à l’inquiétude grandissante de plus en plus d’étudiants, l’UCA a mis en place début septembre un système de prêt long d’ordinateurs (jusqu’à juin 2021) pour les étudiants boursiers. En partenariat avec l’université, le Secours Populaire du Puy-de-Dôme a lui jugé « urgent » d’acheter 50 appareils, selon Nicole Rouvet secrétaire de l’antenne départementale du Secours Populaire. Pour une dépense totale de 30 000 €, l’association donnera 50 ordinateurs aux étudiants les plus précaires, dès le 17 décembre. Deuxième étage du projet contre la fracture numérique, l’organisation donnera 300 PC à autant familles, déjà bénéficiaires au Secours Populaire. « Derrière cette initiative, qui débutera en janvier 2021, nous souhaitons que les étudiants aident ces familles à utiliser les outils numériques afin de ne pas avoir d’oubliés. La question numérique est devenue vitale pour cette catégorie de population » selon Nicole Rouvet.

Les étudiants de Clermont-Ferrand ne sont pas abandonnés. L’UNI prévoit une deuxième distribution alimentaire avant les vacances de Noël. Au Secours Populaire de Clermont-Ferrand, un « pôle numérique » (3 ordinateurs, une imprimante) est à la disposition de chacun.

Clément LABONNE

Contacts :
UNEF : 0473346631 (local), 0785575131 (présidente)
UNI Clermont-Ferrand : 0672077906 (Martin Buron-Brohand, référent presse)
Secours Populaire du Puy-de-Dôme : 0473422740