Le Consul des Etats-Unis à Lyon, Christopher CRAWFORD a été reçu au Club de la Presse à Clermont-Ferrand début octobre. Mereini Gamblin et Clément Labonne, les journalistes stagiaires du Club l’ont longuement interviewé.
Les États-Unis, pilier de la région Auvergne-Rhône-Alpes
par Clément LABONNE
L’Amérique veille sur la région Auvergne-Rhône-Alpes. Les 800 entreprises américaines implantées sur le territoire peuvent compter sur le soutien capital du consulat de Lyon. Depuis la mutualisation des régions en 2015, l’influence américaine s’est étendu jusqu’en Auvergne. M. Christopher Crawford, consul des États-Unis à Lyon depuis 2019, voit dans cette fusion, « un potentiel à développer ».
Les élections présidentielles américaines ne changeront pas la destinée de Christopher Crawford, dont la mission de consul se terminera, quoi qu’il arrive, en 2022. D’ici là, l’ancien militaire et son équipe continueront d’agir pour le développement de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Si une ambassade vise à entretenir les relations d’un État à un autre, le consulat est chargé des relations avec les ressortissants du pays de départ. M. Crawford s’attache donc à jouer le rôle de tuteur auprès des 14 000 Américains présents du Cantal au Jura, mais également en Bourgogne-Franche-Comté. Une représentation visible aussi et surtout sur le terrain économique. Michelin et Limagrain attirent chaque année des ressortissants américains sur son territoire. Les deux entreprises sont également présentes en Amérique pour faciliter une meilleure coopération avec le pays. Lyon et Clermont-Ferrand sont les moteurs d’un territoire plus que jamais « ami » des États-Unis. Depuis 2006, l’État de la Pennsylvanie est l’acteur d’une coopération économique, scientifique et universitaire avec la région AURA. Ce partenariat est d’ailleurs l’axe majeur que souhaite développer le consul américain.
Le Sommet de l’Élevage, prévu du 7 au 9 octobre 2020 à Cournon d’Auvergne, devait être l’occasion de promouvoir la présence américaine en Auvergne-Rhône-Alpes. Annulé en raison de la crise sanitaire, le consul s’est tout de même rendu dans le Puy-de-Dôme, pour découvrir « l’héritage historique important de la ville de Clermont-Ferrand ». Une source d’attraction inévitable pour les acteurs économiques d’outre-Atlantique. Les États-Unis sont le premier investisseur de la région avec, par exemple, l’implantation d’Amazon dans le Rhône, des laboratoires Mylan à Lyon, ou Merck Sharp & Dome (MSD) dans le Puy-de-Dôme. Un potentiel économique mais aussi touristique dont M. Crawford fait mention. « La région est dotée de la chaîne des Volcans d’Auvergne, des Alpes, de deux métropoles et de grands espaces verts. Je crois que cela peut être un facteur déterminant pour attirer des citoyens américains à venir travailler ici. Certains lieux ici sont similaires avec d’autres aux États-Unis, notamment dans l’Utah. »
Si les actions menées directement par le consulat ne sont pas perçues concrètement par les habitants de la région, les services consulaires s’attachent à prolonger le lien si particulier qui unit la France et les États-Unis. Femme de l’ombre, Geneviève Gobber, est assistante économique et consulaire aux côtés de Christopher Crawford. À travers le programme SelectUSA, sa présence permet notamment aux entreprises de la région de favoriser leur implantation sur le sol américain. Plus près de chez nous, Mme Gobber joue le même rôle pour aider Mylan ou Amazon à s’installer sur le territoire. Le programme SelectUSA est cette année annulé en raison du Covid-19, mais les services devraient reprendre dès 2021.
La fonction de Consul des Etats-Unis à Lyon : créer du lien
Par Mereini GAMBLIN
Le Consul des Etats-Unis à Lyon, Christopher CRAWFORD a été reçu au Club de la Presse à Clermont-Ferrand, le jeudi 08 octobre. Amoureux du monde, c’est son goût pour le voyage qui l’a mené à la fonction de diplomate.
“C’est pour ça que je fais ce métier !”, confie Christopher Crawford, avec un accent américain prononcé. Son amour du monde et du voyage font sens avec sa fonction de Consul – quoi de mieux pour entretenir de bonnes relations diplomatiques entre les pays ?
Originaire de l’Utah, Salt Lake City, il est amené à travailler d’un pays à l’autre. Après l’Australie, l’Afghanistan, le Cambodge et le Brésil, destination la France. “J’ai demandé à ma femme où elle voulait aller, elle a dit Paris”, s’amuse-t-il. Après huit ans au consulat général de Paris, c’est la tranquillité et l’air frais qu’il cherche. Le voici aujourd’hui Consul pour assurer une présence américaine à Lyon. Il est en charge des relations avec les régions Auvergne-Rhône-Alpes (AURA) et Bourgogne-Franche-Comté. Son poste n’est pas concerné par les services consulaires, comme les demandes de visa, pour des raisons pratiques et économiques. Elles sont gérées à Paris. La fonction du Consul consiste à entretenir le lien franco-américain, accompagner les entreprises et résidents américains et promouvoir la culture américaine et l’implantation des Etats-Unis dans la région. Le poste de présence à Lyon témoigne d’investissements américains qui font battre le cœur économique de la région.
La relation franco-américaine
En tant que représentant du peuple et du gouvernement américains, Christopher Crawford estime qu’ils entretiennent aujourd’hui une relation amicale forte avec la France. Il compte perpétuer ce lien notamment par le voyage, grâce à des programmes d’échanges étudiants. Clermont-Ferrand est notamment au cœur de l’enjeu diplomatique, en tant que partenaire de la ville d’Oklahoma, et siège de Michelin. L’entreprise a déjà accueilli des centaines d’expatriés américains, qui pensent à tort que Michelin est américaine. Mais c’est une société française, qui profite d’une large influence et d’une notoriété mondiale. Selon le diplomate, la relation franco-américaine est assurée – l’idée reçue du romantisme à la française alimente l’affinité des américains pour la France.
La France ne se limite pas à Paris
La découverte de l’Auvergne enthousiasme le Consul et son âme de voyageur. Il souligne le potentiel de cette région et souhaite promouvoir une autre facette de la France que celle de Paris. L’américain apprécie la beauté des paysages et la diversité des activités en plein air. Il remarque également la richesse culturelle et historique de l’Auvergne, lorsqu’il visite Vichy. En bref, il adore l’Auvergne – à l’évidence, un bon diplomate ne pourrait prétendre le contraire. Par-dessus tout, “il y a un Five Guys” à Clermont-Ferrand, se réjouit le Consul. Le fast food de burgers américain, très populaire aux Etats-Unis, est l’unique restaurant de la chaîne implanté dans la région. De quoi attirer encore plus d’américains, davantage encore que le bon vin de Bourgogne ou l’art du fromage auvergnat.
