Les ateliers de réparation clermontois brillaient de leur plus grand éclat. La ministre des Armées Florence Parly était à l’Atelier Industriel de l’Aéronautique (AIA) de Clermont-Ferrand, ce jeudi 15 octobre. Clément Labonne, journaliste stagiaire au Club a suivi sa visite.
Devant le personnel et les élus locaux, Mme Parly maintient son ordre de bataille : la modernisation de la MCO (maintien en condition opérationnelle). « Il faut que ça vole ! » s’exclamait la ministre sur la base d’Évreux en 2017. Et pour que « ça vole », le ministère des Armées lançait la même année une grande réforme pourtant sur la MCO. En d’autres termes, il s’agit d’investir massivement dans la maintenance aéronautique afin de rendre les aéronefs français opérationnels plus vite.
Pendant sa visite, face aux jeunes apprentis de l’AIA, Mme Parly a salué le « chemin parcouru depuis la mise en place de la réforme ». La verticalisation des contrats, c’est-à-dire la réalisation de la maintenance par moins d’industriels, a permis d’augmenter drastiquement le taux de disponibilité des appareils. Aujourd’hui, 6 avions A400M (gros porteurs) en moyenne sont prêts à décoller contre 3 en 2017. 31 % des hélicoptères Tigre sont utilisables contre 26 % il y a trois ans. Ces aéronefs seront notamment déployés au Sahel et dans les différentes opérations extérieures de l’armée française.
Etre plus efficients
La route est encore longue, mais « ces mesures prennent du temps » note la ministre. Les 1 275 employés du site de Clermont-Ferrand devront répondre aux exigences du ministère. Une démarche déjà entreprise, avec notamment la réduction des délais de maintenance du Tigre, passant de 43 à 26 semaines depuis 2017. Au-dessus de l’AIA, le Service Industriel de l’Aéronautique (SIAé) est un acteur étatique capital pour Mme Parly dont l’ambition doit être de « challenger les industriels privés pour conserver une expertise très forte et une capacité de réparation industrielle en interne. » Plus précisément, l’accent est mis par la ministre sur l’expertise technologique. Le développement de l’impression 3D et des jumeaux numériques sont les fers de lance de la réforme de 2017. Ces derniers représentent des répliques très précises des aéronefs. Le procédé permet de voir plus vite les défauts, et de les réparer plus vite, et mieux. La révolution aéronautique a bien décollé, il ne lui reste maintenant qu’à atteindre sa vitesse de pointe.
Clément Labonne