Face au constat du racisme et du manque de représentation dans les médias, plus de 160 journalistes s’engagent et l’annonçaient dans une tribune parue dans Libération en mars dernier.

« Nous sommes journalistes de presse écrite, web, radio, télévision et photographes. Nous sommes, par nos histoires, nos origines ethniques, nos couleurs de peau, nos religions, concerné·e·s par le racisme dans la société française, y compris dans les médias. Nous avons décidé de créer l’Association des journalistes antiracistes et racisé·e·s (AJAR) pour s’attaquer au racisme dans le journalisme.

Les rédactions, de gauche comme de droite, restent en grande majorité blanches, notamment aux postes à responsabilités. Il y a urgence à nous y faire une place.
Nous voulons soutenir nos consœurs et confrères discriminé·e·s, exploité·e·s et marginalisé·e·s en école, en recherche d’emploi, en situation de précarité et en rédaction. Inspiré·e·s par les initiatives de l’Association des journalistes LGBTI (AJLGBTI) et de Prenons la une créée par des femmes journalistes, nous nous sommes réuni·e·s afin d’agir ensemble.

Le racisme en rédaction, c’est un chef d’un grand journal parisien qui recommande à l’un de nous de changer de nom pour être plus employable. C’est un collègue, dans un média de gauche, qui s’oppose à un sujet sur le racisme anti-asiatique, car ce serait une nouvelle invention «pour une communauté qui cherche à exister». C’est un chef dans la presse professionnelle qui surnomme l’une de nos membres «la petite beurette».

Ces exemples vécus ne sont pas isolés… »

L’intégralité de la tribune

(illustration : Première étudiante noire à la Sorbonne, première journaliste noire à Paris, la Martiniquaise Paulette Nardal (1896-1985) brisait les barrières de couleur. Curieuse et intellectuelle, elle prit conscience des spécificités de la culture noire en arrivant en métropole et prit une part active à l’émergence du courant de la négritude. L’histoire a retenu les noms d’Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor et autres illustres penseurs. Celui de Paulette Nardal est tombé dans l’oubli…)